Contexte Historique : La Terreur

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La terrible guillotine

« Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »

— Madame Marie-Jean Roland, exécutée le 10 août 1793

« Il faut gouverner par le fer ceux qui ne veulent pas l’être par la justice… Vous avez à punir non seulement les traîtres, mais les indifférents mêmes… »

— Louis Antoine de Saint-Just, exécuté le 28 juillet 1794

La Terreur naît des tentatives du gouvernement révolutionnaire de neutraliser les ennemis venus de l’intérieur comme de l’extérieur.

Le gouvernement crée le Comité de salut public et le Tribunal révolutionnaire, dont les vastes pouvoirs se révèlent fatalement incontrôlables. Tous deux sont les instruments de deux factions rivales, les Girondins modérés et les Jacobins extrémistes, qui s’en servent pour éliminer leurs ennemis politiques.

Créé en 1791, le Comité de sûreté générale (et de surveillance) était la police politique de la Convention nationale, chargée de suivre les affaires de contre-révolution. Le Comité de salut public est quant à lui mis en place en 1793, sous prétexte de lutter contre les invasions étrangères et les risques de guerre civile. En réalité, véritable bureau de police inféodé à Saint-Just et Robespierre, il sera dissous et ses membres arrêtés lors de la tentative d’insurrection de la commune de Paris en 1794, faits auxquels participeront justement les membres du Comité de sûreté générale.

La vie sous la Terreur

La Terreur dure environ d’octobre 1793 à juillet 1794, devenant la Grande Terreur dans les deux derniers mois (juin et juillet).

À Paris, 3 000 personnes sont exécutées pendant ces sept mois.

La Terreur s’achève avec l’exécution de deux de ses principaux architectes jacobins : Louis Antoine de Saint-Just et Maximilien Robespierre.

Paris sous la Terreur

« On craignait tout, le bruit d’une porte qui s’ouvrait, un cri, un souffle. Les salons étaient déserts, les cabarets vides : les filles ne descendaient plus au Palais- Royal […].
Sous le soleil de Messidor, la ville morne attendait… »

— Louis Madelin

Durant les derniers jours de la Terreur, Paris devient une ville sous pression, misérable.

Bien que de nombreuses familles survivent saines et sauves et continuent de vivre normalement, les habitants doivent surveiller leur langage en public : le Comité de salut public a des espions partout.

Pour se protéger, nombre de Parisiens cossus adoptent l’uniforme des sans-culottes : le pantalon pour les hommes et la jupe bleue pour les femmes, la carmagnole (veste à basques courtes), le calot rouge de la liberté et les sabots.

Beaucoup arborent la cocarde tricolore dès qu’ils sortent de chez eux.

Cela dit, nombre de Français s’habillent également à la dernière mode : Robespierre est notoirement bien vêtu et porte sa perruque poudrée jusqu’au moment d’être guillotiné.

L’inflation et la pénurie d’emploi croissantes affectent les pauvres.

À Paris, le pain est rationné, la nourriture manque partout.

Les divertissements sont rares, et le passage à une semaine de dix jours plutôt que sept réduit encore les jours de congé. Les pièces de théâtre sont censurées. La satire de Molière est prohibée.

On ferme les églises, d’où l’on retire tableaux et statues, remplaçant les croix par un calot rouge au bout d’une pique et peignant sur les murs cette annonce : « Propriété nationale à vendre ».

La cathédrale Notre-Dame est dépouillée de ses œuvres d’art et sert de cave à vin. Nombre d’églises sont démolies pour récupérer les pierres.

Ces événements débouchent sur la création d’un nouveau mot permettant de qualifier ces ravages : “vandalisme”…

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