15 janvier 1793 : Procès de Louis XVI
Le roi est emprisonné depuis 8 mois… Les séances et les débats à la Convention durent 4 jours.
Le citoyen Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté publique, ainsi que d’attentats contre la sureté nationale ?
Oui à l’unanimité (moins 30 abstentions)
Y aura-t’il “Appel à la nation de la sentence rendue” ?
Non : 426 voix – Oui : 278 voix.
Quelle peine sera infligée au citoyen Louis Capet ?
La mort sans conditions : 387 voix – La mort avec sursis : 334 voix.
Accusé de haute trahison, Louis XVI est condamné à mort sans sursis à la majorité lors du vote final sur la peine. Le soir même, l’un des trois avocats du roi déchu, Guillaume de Malesherbes, se rend à la prison du Temple lui communiquer le verdict.

21 janvier 1793 : Louis XVI à la guillotine
Après s’être confessé une ultime fois, Louis XVI prend place dans la voiture verte du maire maire de Paris Nicolas Chambon qui a obtenu que le roi déchu ne soit pas conduit dans la charrette des condamnés. L’abbé de Firmont et deux personnes de la milice s’installent face à eux.
Le cortège débouche vers 10 h 15 sur la place de la Révolution et s’arrête au pied de l’échafaud installé entre les Champs-Élysées et le piédestal de la statue de Louis XV qui vient d’être déboulonnée. Peint en rouge, l’échafaud est placé au milieu d’un espace vide encadré de canons et d’une troupe de fédérés, le peuple étant tenu au loin. 20 000 hommes ont été déployés pour l’entourer.

À la demande du bourreau, il ouvre le col de sa chemise. Voyant qu’on veut lui lier les mains, le roi déchu refuse mais l’abbé de Firmont réussit à le convaincre. On lui lie alors les mains dans le dos par son propre mouchoir ; un assistant du bourreau découpe son col et lui coupe les cheveux. Accompagné par des roulements de tambour, Louis XVI monte l’escalier qui mène à l’échafaud.
IL s’avance sur le bord gauche de l’estrade, fait signe aux tambours de s’arrêter et déclare :
« Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort. Je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. »
Il tente de poursuivre mais l’ordre est donné de faire battre à nouveau les tambours pour couvrir sa voix.
A 10h22, Louis XVI est guillotiné sur la Place de la Révolution.
Sa tête sanguinolente est présentée à la foule. Quelques Parisiens crient « Vive la Nation ! Vive la République ! Vive la liberté ! » Quelques salves d’artillerie sont tirées et certains dansent la farandole.

Le cadavre de Louis XVI est immédiatement déposé dans la charrette du bourreau puis transporté au cimetière de la Madeleine. La Convention a en effet refusé que les restes de Louis XVI soient inhumés auprès de son père, Louis de France, le Dauphin, à Sens. Ce sont deux vicaires assermentés, fidèles à la Révolution, qui officient pour le court service funèbre prononcé à l’église de la Madeleine.
Le corps, mis à découvert dans la bière, est d’après les ordres du pouvoir exécutif, jeté au fond de la fosse, sur un lit de chaux, puis d’un lit de terre, le tout fortement battu et à plusieurs reprises. La tête de Louis XVI est mise à ses pieds. » La dépouille est ensevelie dans une fosse plus profonde qu’à l’ordinaire, pour éviter les profanations et recouverte de chaux vive.
10 mars 1793 : Création du Tribunal Révolutionnaire
Le Tribunal Criminel Révolutionnaire est une juridiction criminelle d’exception établie sur proposition des députés Georges Danton, Robert Lindet et René Levasseur.
Il s’installe dans la Grande Chambre de l’ancien Parlement, dissous en 1790,sur l’Île de la Cité.
Symbole et acteur de la “Terreur”, il sera supprimé le 31 mai 1795 (12 prairial III).
Ce même jour, les paysans vendéens se soulèvent en réaction à la levée en masse contre les commissaires venus recruter. C’est le début d’une guerre civile qui opposera dans l’Ouest de la France les républicains (surnommés les « bleus ») aux royalistes (les « blancs »).

18 mars 1793 : Insurrection de la Vendée
Les paysans vendéens se soulèvent à leur tour, et l’Assemblée Nationale décide des mesures de répression. Une armée catholique et royale est formée pour contrer la révolte (les troubles dureront jusqu’en 1796).

6 avril 1793 : Création du Comité de Salut Public
Il constitue désormais le véritable pouvoir exécutif et législatif. Il siège au Pavillon de Flore, alors appelé Pavillon de l’Égalité.


10 mai 1793 : la guerre est déclarée entre les Girondins et les Montagnards
L’Assemblée Nationale déménage pour s’installer au Palais des Tuileries dont elle occupe la Salle des Machines.
Au sein du Comité de Salut public, les Girondins, rassérénés par la victoire de Valmy, adeptes d’un pouvoir décentralisé, souhaitent adoucir voire enrayer le processus révolutionnaire là où les Montagnards, aux ordres de Maximilien de Robespierre, député de l’Artois, craignent au contraire que l’insurrection vendéenne ne mène à une restauration de la monarchie si des mesures drastiques ne sont pas prises.
Suite à la trahison de Dumouriez et aux fortes tensions qui opposent Girondins et Montagnards, Robespierre prononce alors à la Convention ce Discours sur le Gouvernement représentatif :
“L’homme est né pour le bonheur et pour la liberté, et partout il est esclave et malheureux! La société a pour but la conservation de ses droits et la perfection de son être, et partout la société le dégrade et l’opprime! Le temps est arrivé de le rappeler à ses véritables destinées ; les progrès de la raison humaine ont préparé cette grande révolution, et c’est à vous qu’est spécialement imposé le devoir de l’accélérer.”

13 juillet 1793 : Assassinat de Marat
Jean-Paul Marat, 50 ans, médecin, rédacteur de “l’Ami du Peuple”, député montagnard intransigeant à la Convention, pamphlétaire populaire, est assassiné chez lui, dans sa baignoire, dans son appartement de la Rue des Cordeliers, par Charlotte Corday, 25 ans, une lointaine descendante du poète Corneille, liée au milieu des girondins.
Marat sera enterré en grande pompe au Panthéon le 16 juillet suivant.


1er août 1793 : Marie Antoinette est incarcérée à la Conciergerie
Enfermée dans la prison du Temple avec sa famille depuis le 13 août 1792 après la prise des Tuileries, Marie-Antoinette est transférée, seule, à la Conciergerie, sur l’île de la Cité, dans la nuit du 1er au 2 août 1793. Ses enfants et sa belle-sœur resteront à la prison du Temple. Dans cette prison sordide aux cellules puantes et obscures, les prévenus attendent d’être déférés devant le Tribunal révolutionnaire.

Ce même jour, un décret de la Convention ordonne la destruction et l’incendie de la Vendée en état d’insurrection. La mise en oeuvre de ce plan est confiée au général François Westermann…
5 septembre 1793 : La Terreur
“Plaçons la Terreur à l’ordre du jour !”
Telle fût la réponse d’un député de l’Assemblée aux parisiens réclamant la mort des accapareurs de grains.
Dés lors, des mesures terribles sont prises: Levée en masse, renforcement des pouvoirs du Tribunal Révolutionnaire, peine de mort aux trafiquants, loi du maximum sur les prix et salaires, et surtout la loi des suspects qui sera votée le 17 septembre suivant : Sera emprisonné quiconque n’est pas révolutionnaire.
Les Girondins, accusés d’être trop mesurés, seront guillotinés en place publique, comme bientôt tous les adversaires déclarés ou soupçonnés de la République.

14 octobre 1793 : Procès de Marie Antoinette
Le procès s’est ouvert deux jours plus tôt au Tribunal révolutionnaire devant une salle comble. Pendant vingt longues heures, plus de quarante témoins défilent, laissant planer les rumeurs les plus folles. Accusée d’avoir pactisé avec l’Autriche, d’avoir vécu dans le luxe aux frais de l’État alors que les Français vivaient dans la misère, dénoncée pour avoir poussé Louis XVI à refuser la Révolution, Marie-Antoinette est fatiguée et usée par sa longue incarcération. Elle est défendue par Chauveau-Lagarde et Tronçon-Ducoudray, deux avocats très réputés, mais qui n’ont pas le temps de prendre connaissance du dossier et le procès semble joué d’avance.
Elle est condamnée à mort pour haute trahison…

16 octobre 1793 : Exécution de Marie Antoinette
Au petit matin du 16 octobre, elle est escortée par une double haie de gendarmes, puis transportée en charrette jusqu’à la place de la Révolution, où l’attend une foule épaisse et silencieuse. Marie-Antoinette descend de la charrette. Elle gravit l’échelle menant à l’échafaud, les aides l’attachent sur la planche, le couperet tombe. Henri Sanson, le bourreau, saisit la tête de Marie-Antoinette par les cheveux et la brandit au peuple en criant :
« Vive la République ! »
Elle sera inhumée au cimetière de la Madeleine dans la même fosse commune que son mari.

23 octobre 1793 (2 brumaire de l’an II) : Institution du calendrier révolutionnaire
Le Calendrier Révolutionnaire Républicain est institué par la Convention nationale.
Le début de la nouvelle ère est fixé à l’équinoxe de l’automne précédent, le 22 septembre 1792, jour de la proclamation de la République, qui devient ainsi le 1er vendémiaire de l’an I.

24 octobre 1793 (3 brumaire de l’an II) : les Girondins sont jugés et exécutés.
Les accusés sont: Brissot, Gensonné, Vergniaud, Duperret, Carra, Gardien, Valazé, Duprat, Sillery, Fauchet, Ducos, Boyer-Fonfréde, Lasource, Lesterpt-Beauvais, Duchastel, Mainvielle, Lacaze, Lehardy, Boileau, Antiboul et Viger.
Ces 21 sont accusés des crimes les plus grotesques.
Le réquisitoire de Amar (inspiré de celui de Saint-Just ) contient 50 pages. Les malheureux prisonniers sont accablés sous des affirmations exagérées et mensongères : ils sont coupables de la déchirure du pays et de tous les maux. selon Amar, les “Brissotins” ont travaillé depuis la Révolution pour le compte de l’Angleterre soit pour le rétablissement de la Monarchie.
Ils ont voulu affamer le peuple pour étouffer au berceau la liberté ; ils ont tout fait pour sauver Louis XVI, ils ont provoqué la guerre civile dans le pays, ils ont voulu divisé la France en dressant les provinces contre Paris et en professant le fédéralisme et ils sont les responsables de l’assassinat de Marat et donc jamais parti n’a été aussi nuisible pour la France.

10 novembre 1793 (20 brumaire de l’an II) : Fête de la Liberté et de la Raison
C’est un mouvement populaire puissant qui remet en cause la religion catholique, dans ses fondements mêmes avec le clergé et les églises. C’est le début d’un puissant mouvement de déchristianisation. Une fête de la Liberté est organisée en la cathédrale Notre-Dame de Paris, rebaptisée « Notre-Dame de la Raison ».
En dépit de résistances des régions et des populations réfractaires, la vague de déprêtrisations (le fait de renier ses voeux), qui submerge la Convention, s’accompagne de dépôts d’objets et de métal précieux réquisitionnés dans les églises par des groupes de sans-culottes, sous le contrôle de municipalités et sociétés populaires. Les députés assistent à des « mascarades », tournant en dérision la religion et le culte. Les églises deviennent alors des « temples de la Raison » ou de la « Nature ».

16 novembre 1793 (26 brumaire de l’an II) : Noyades de Nantes
Des exécutions en masse par noyade commencent à Nantes (elles se poursuivront jusqu’en février 1794).
Pendant cette brève période, des milliers de personnes, suspectes aux yeux de la République (prisonniers politiques, de guerre, de droit commun, gens d’Église… et leurs familles), sont noyées dans la Loire sur ordre de Jean-Baptiste Carrier. Ces victimes meurent ainsi dans ce que Carrier appelle le « Torrent révolutionnaire » ou la « baignoire nationale ».
