Préparation et réservation
Les billets peuvent être réservés dans n’importe quelle agence de voyage, y compris auprès des compagnies ferroviaires et de Thomas Cook & Son.
La CIWL avait également ses propres bureaux, dont le plus important se trouvait à Paris.
Il en coûtait environ 58 £ par personne et 44 £ pour un serviteur, soit 160 £ pour un couple voyageant avec un serviteur, ce qui était parfois le cas.

Communiquer pendant le voyage
À bord de l’Orient-Express, les messages peuvent être envoyés par télégraphe d’une gare à l’autre.
Le télégramme est l’équivalent victorien du courriel ou des messages textes instantanés. C’est rapide, fiable et disponible partout.
Dans les romans de Sherlock Holmes, celui-ci envoie constamment des télégrammes ou ouvre des réponses. Le télégraphe est disponible depuis les années 1860 dans toute l’Europe, jusqu’à l’Inde en passant par Constantinople. Cependant, cela coûte très cher sur de longues distances.
Le télégramme standard de vingt-cinq mots coûte un peu plus de 1 £ entre Londres et Constantinople.
Les télégrammes peuvent être envoyés poste restante dans des bureaux de poste, des hôtels, des gares ou à des services de messagerie locaux qui amènent ensuite le message à son destinataire.
Cependant, il y a toujours un délai avant de recevoir une réponse, dépendamment du décalage horaire, des heures d’ouverture des bureaux de télégraphe et de la capacité du destinataire à répondre. Le gardien devrait compter une douzaine d’heures pour qu’un message se rende et une journée pour obtenir une réponse, selon les besoins de l’histoire.
Il est également bon de savoir que les Turcs croyants n’aiment pas que les fils du télégraphe passent près des mosquées puisqu’ils pensent que les fils propagent la voix de Satan.
Dans l’Empire ottoman, les opérateurs de télégraphe sont généralement résolument modernes et francophones et ils forment un groupe pro-modernisation, fortement opposé au sultan.
À bord de l’Orient-Express, les messages peuvent être envoyés par télégraphe d’une gare à l’autre.

Des conseils pour le voyage
Il est possible de trouver des conseils dans les guides comme ceux de Baedecker et Bradshaw ou, pour les voyageurs américains, Harpers. Ces guides sont nombreux et se sont spécialisés de sorte qu’ils couvrent des sujets comme le chemin de fer en Europe, les différents pays européens, l’Europe occidentale ou orientale, ainsi que la Turquie.
Les voyageurs peuvent trouver ces guides dans les différentes villes traversées. Les guides sont généralement bon marché. Le Bradshaw sur les lignes ferroviaires continentales ne coûte que 3 shillings et 6 pennies. Les guides couvrent tous les aspects, les horaires, les hôtels, les astuces pour voyageurs, les lieux à visiter, les informations démographiques et historiques. Pour les plus curieux, certains exemples de ces guides se trouvent facilement sur Internet, que ce soit sur archives.org ou sur Google books.
Souvenez-vous qu’un trajet sur l’Orient-Express est également un voyage en Turquie, où les passagers pourront séjourner avant de revenir, de même qu’il peut servir de première étape à un séjour en Orient. La référence principale des touristes de l’époque est le Guide de la Turquie de Bradshaw. Celui-ci se montre cinglant envers Constantinople.
Il est facile de comprendre pourquoi Nagelmackers a vu là un marché pour les hôtels de luxe à conseiller à ses passagers. Bradshaw recommande de loger à l’Hôtel Missiri à Pera, le centre européen de la Constantinople ottomane de l’époque, « effroyable pour 18 shillings par jour, mais tous les Anglais s’y trouvent ».
Il recommande aussi d’emporter « vos propres couverts, votre théière et du lait condensé, un revolver Deane and Adams (il s’agit d’un revolver fait sur mesure dans les années 1850, à cinq coups, plutôt démodé) et une baignoire démontable ».
Des critiques ultérieurs noteront la nature très européenne de Pera et les nombreux hôtels où il est possible de loger. Cette attitude est encouragée par les Ottomans qui cherchent à européaniser leur capitale.