L’Orient-Express est une création de l’époque victorienne. Son développement et son succès ont permis d’établir la richesse émergente liée à la révolution industrielle en plus de permettre à une classe devenue riche de voyager à l’international en profitant du raffinement des nouvelles technologies qu’étaient les locomotives ou les wagons-lits.
Une nouvelle ère touristique a permis à des éditeurs de guide, comme Bradshaw ou Baedecker et à des agences de voyage comme Thomas Cook & Son ou la Compagnie internationale des wagons-lits de Georges Nagelmackers, créateur de l’Orient-Express, de prospérer. Nagelmackers a réussi à implanter deux choses critiques aux voyageurs des classes moyennes et supérieures : un service efficace et un environnement luxueux.
L’une des ambitions de la Compagnie, dans ses premières années, a été de relier grâce à l’Orient-Express des régions à l’est de Vienne qui n’avaient, jusque-là, jamais bénéficié de lignes efficaces. Même en Europe occidentale, les efforts de Nagelmackers et de son équipe pour obtenir un train express unique traversant de si nombreux pays ayant leurs propres réseaux, horaires et systèmes, représentaient une merveille d’organisation et de diplomatie commerciale.

L’Orient-Express a été inauguré en 1883 par un grand voyage. Il n’existait au départ aucune ligne continue entre Paris et Constantinople et la ligne n’a été complétée qu’en 1891. Le trajet initial s’interrompait à Nich en Serbie et des calèches conduisaient les voyageurs jusqu’aux rives de la mer Noire où ils embarquaient pour un voyage de quinze heures par bateau, entre Varna et Constantinople, trajet qui était notoirement inconfortable. Le train a tout d’abord été appelé Grand Express de l’Orient.

Une fois la ligne complétée, le train est officiellement devenu l’Orient-Express. À l’époque victorienne, l’aviation n’étant pas encore dans la compétition, l’Orient-Express était le moyen le plus rapide de gagner la Turquie, en trois nuits et quatre jours. Un voyage en bateau prenait alors une dizaine de jours.